CARNET DE VOYAGES DE MON ARRIERE ARRIERE GRAND PERE Chapitre 1
CARNET DE VOYAGE DE MON ARRIERE ARRIERE GRAND PERE chapitre 1
Victor S... est parti aux Indes en 1868, en tant que violoniste avec son épouse Marie-Rose, sa fille Mélanie et son fils Adolphe.
Il faisait partie de la troupe musicale de Monsieur Nunes Cardozo dit "Dave Carson".
Il a tenu son journal intime de mai 1868 à avril 1870.
La lecture de ses notes a été très émouvante et plus je lisais plus j'avais l'impression de voir les endroits décrits, sentir les odeurs, entendre sa musique et son violon plus particulièrement.
S'imaginer en 1868, avec le père du père de son grand père, fait une drôle d'impression.
Des vieilles photos certes, mais associées aux écrits de sa main a pris une dimension différente.
Comme si je l'entendais parler et commenter ses journées.
Je vais vous emmener dans les Indes anglaises de cette époque, avec des photos d'époque.
Vous aurez un épisode par semaine ou tous les quinze jours pour ne pas perdre le fil de ce périple.
(je sélectionnerai les passages les plus descriptifs de cette tournée)
Comme à mon habitude vous aurez des commentaires personnels sur certains sujets.
Je vous souhaite un bon voyage dans ce retour vers le passé.
N'oubliez pas nous sommes en 1868...!!!
LES INDES
Voici Victor mon arrière arrière grand père, le personnage principal de ce récit, celui qui a tenu son journal, avec son violon : un stradivarius.
COMMENTAIRE PERSONNEL sur Antonio STRADIVARI, dit STRADIVARIUS (1644-1737) célèbre luthier italien.
Ses plus célèbres violons ont été fabriqués durant la période allant de 1700 à 1725.
Beaucoup ont essayé d'expliquer les qualités des violons stradivarius.
Le vernis utilisé a été la première hypothèse avancée, et même si le secret de la fabrication d'un violon passe par le vernis (secret qui se transmet encore de maître à élève) on sait aujourd'hui reproduire des vernis d'une grande qualité, mais pas des stradivarius.
Avait-il un secret de fabrication? Appliquait-il un vernis spécial à ses violons, qui leur confère aujourd'hui encore une sonorité exceptionnelle? Stockait-il son bois de façon particulière? Le trempait-il? Mystère!
Personne n'a jamais réussi à découvrir les recettes du luthier de Crémone, artisan très productif qui réalisa près de trois mille instruments à cordes (violons, violes, violoncelles) dont près de six cents sont parvenus jusqu'à nous.
En décembre 2003, des chercheurs de l'université de Tennessee, experts dans la formation des anneaux du bois marquant son âge et des chercheurs climatologues de l'université de Colombia, ont proposé une hypothèse qui semble avoir fédéré tout le monde.
Le secret des stradivarius résiderait dans le bois utilisé par Stradivarius. Pas un traitement quelconque du bois, comme certains l'ont envisagés, mais du bois lui-même.
Au cours de la période historique récente, il y a eu des fluctuations climatiques importantes.
De la fin du XVIe siècle au milieu du XIXe siècle, l'Europe a traversé une période froide, caractérisée par une diminution globale des températures et une avancée des glaciers alpins.
C'est ce qu'on appelle "le petit âge glaciaire". Mais cette période elle-même a été marquée par un épisode encore plus froid : le minimum de Maunder (1645-1715) avec des hivers rigoureux et longs et des étés frisquets. On sait aujourd'hui que ces soixante dix ans de froidure sont dus à la diminution de l'activité du soleil.
Si on compare les dates du minimum de Maunder et celles de la période d'activité de Stradivarius, on s'aperçoit qu'elles coïncident. L'impact d'une telle climatologie sur les arbres a été que les anneaux de croissance étaint de plus en plus petits en taille et les fibres de ces anneaux plus denses, plus serrées.
Autrement dit, c'est la pousse des arbres qui a contribué à leur qualité acoustique exceptionnelle.
Les différentes périodes qui ont marqué la production de stradivarius, se trouvent toutes les trois au beau milieu du minimum Maunder...
Pour la petite histoire, le violon de mon arrière arrière grand père a été revendu 16000 francs or de l'époque : une petite fortune...
Son épouse Marie-Rose W...de la famille du baron Antoine, Augustin PARMENTIER.
COMMENTAIRE PERSONNEL sur le Baron PARMENTIER
Né à Montdidier en 1737, mort à Paris le 17 décembre 1813, Parmentier commence ses études dans diverses pharmacies.
En 1755, il quitte sa ville natale pour poursuivre ses études à Paris.
Il est nommé en 1757 apothicaire sous-aide aux armées. Fait prisonnier pendant la guerre des sept ans, il herborise dans le Hanovre.
En 1771, il est apothicaire major de l'Hôtel royal des Invalides. Dans un même temps l'Académie de Besançon lance un concours ayant le thème suivant : "Quels sont les végétaux qui pourraient-être substitués en cas de disette à ceux que l'on emploie communément et quelle en devrait être la préparation?".
Parmentier se trouve face au problème qu'il retourne dans sa tête depuis plusieurs années. Il pense toujours à cette bouillie de pommes de terre avec laquelle on l'a nourri durant sa captivité en Allemagne.
Il entreprend donc la rédaction de son mémoire et défend son projet comme suit :
"Nos soldats ont considérablement mangé des pommes de terre dans la dernière guerre; ils en ont même fait excès, sans avoir été incommodés; elles ont été ma seule ressource pendant plus de quinze jours et je n'en fus ni fatigué, ni indisposé".
A l'issue de la publication de son mémoire, l'Académie des Sciences, des Belles Lettres et des Arts le récompense, malgré une interdiction du Parlement de cultiver la pomme de terre datant de 1748.
Il faut savoir que ce légume était rendu coupable de tous les maux, et plus particulièrement on l'accusait de transmettre la lèpre.
En 1772, les membres de la faculté de médecine de Paris planchent pendant de longues semaines sur le sujet et finissent par déclarer la pomme de terre bonne à consommer.
Parmentier a gagné la partie pense-t-on, hé bien non! Le terrain qu'il utilise aux Invalides pour étudier toutes sortes de légumes appartient à des religieuses. Ces dernières se plaignent au roi de sa présence et obtiennent le 31 décembre 1774 un arrêt du Conseil du roi qui supprime le poste à Parmentier.
En reconnaissance de ses compétences, il recevra néanmoins un traitement annuel de 1200 livres.
Ne baissant pas les bras pour autant, Parmentier va promouvoir la pomme de terre en organisant des dîners où seront conviés des hôtes prestigieux tels que Benjamin Franklin ou Lavoisier.
En 1785,Louis XVI offre à Parmentier deux arpents de terre situés dans la plaine des Sablons près de Neuilly.
C'est l'année suivante qu'il plante ses précieuses tubercules. En août 1786, il apporte lui-même au roi un bouquet de fleurs de pomme de terre. Louis XVI en glisse une à sa boutonnière et une autre sur la perruque de Marie-Antoinette.
Mais tout le monde se méfie encore des pommes de terre, Parmentier va alors user d'un statagème pour les faire découvrir. Les tubercules étant à maturité, le champ est gardé de jour par des hommes en armes. A la tombée de la nuit,les soldats se retirent et le peuple parisien se précipite pour "voler" les pommes de terre. Parmentier a gagné en partie son pari.
Suite à une très bonne récolte, la société d'Agriculture accorde au savant, trente sept arpents supplémentaires, situés dans la plaine de Grenelle. Mieux encore, Louis XVI qui sert des pommes de terre à sa table, autorise en juin 1787 le classement du tubercule dans les plantes utiles d'essai de Rambouillet.
En 1795, la Commune ordonne de planter des pommes de terre dans les jardins des Tuileries pour faire face à la famine qui s'abat sur Paris.
Quand on évoque le nom d'Antoine Augustin Parmentier, la première chose qui vient à l'esprit est la pomme de terre! Mais cet homme a travaillé sur bien d'autres domaines.
En 1772, en compagnie de Cadet de Vaux (ancien pharmacien des Invalides), il va tenter d'améliorer la qualité du pain distribué dans les hôpitaux et les prisons en imaginant une nouvelle méthode de panification. Il sera du reste un des fondateurs d'une école de boulangerie.
C'est aussi Parmentier qui a l'idée d'extraire le sucre d'autres végétaux que la canne à sucre.
En 1793, il donne même les techniques à employer. C'est ainsi, que grâce à lui la première raffinerie de sucre de betterave mise en service par Delessert voit le jour en 1801.
Il travaille aussi sur la conservation des aliments. Il étudie la conservation par le froid et va notamment conseiller la réfrigération de la viande.
Il travaille également sur l'amélioration de la technique des conserves alimentaires par ébullition découverte par Nicolas Appert en 1810.
Sa fille Mélanie, pianiste :
Ils sont partis pour les Indes sur un bateau "steamer" appellé "Cashmere".
Le directeur de la troupe : David, Nunes CARDOZO dit "Dave CARSON"
Personnage haut en couleurs.
Il est né en mars 1837 en Amérique, neveu de l'évéque catholique de Chicago.
Il a quitté New-York en 1853, en bateau seulement âgé de 16 ans, pour l'Australie après un voyage de 105 jours.
Il rejoint une compagnie appelée "Les ménestrels de San Francisco" et ils se produisent en Nouvelle Ecosse, Queensland et Nouvelle Zélande.
Puis il monte une troupe pour l'Inde où il fut le premier à avoir un vélo.
On lui donna le titre de "Bengalee-Baboo".
Camée à son effigie :
L'orchestre :
Le décor est posé, les acteurs présentés...Fin du chapitre 1...A suivre...
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