L'ART ACADEMIQUE OU "L'ART POMPIER"
Les Académies Royales de peinture et sculpture furent crées en 1648 par Louis XIV, pour donner aux peintres et sculpteurs un vrai statut d'artiste.
C'est en 1796 que fut fondée l'Ecole des Beaux-Arts dont l'enseignement était basé sur le dessin et la copie de l'Antique, pratiqué au sein d'ateliers privés ou au Louvre.
Le concours du Prix de Rome consacrera les meilleurs artistes.
LES REGLES DE LA PEINTURE ACADEMIQUE :
1-Respecter la hiérarchie des genres :
Les plus prestigieux, les sujets religieux, historiques ou mythologiques (porteurs d'un message moral),
suivent les scènes de genre, les portraits, les paysages et la nature-morte.
Plus le sujet est noble plus le format doit être grand...
2-Respecter la supériorité du dessin sur la couleur :
L'artiste crée la forme, la profondeur et le relief sur une surface plane par le dessin.
Selon l'Académie, sans le dessin, il n'y a pas de peinture...
L'enseignement du dessin académique étape par étape :
1-Copies de gravures représentant le corps humain, jusqu'à la maitrise complète de chaque partie du corps (bras, mains, jambes...)
2-Copies de gravures représentant des oeuvres de Miche-Ange, pour apprendre à placer les volumes et les reliefs par des hachures.
3-Réalisation d'un dessin d'après une copie de sculpture antique placée devant soi et appelée "bosse" ou "ronde-bosse" (sculpture dont on peut voir le corps sous tous les angles en tournant autour).
Mise en place sur le dessin des demi-teintes, ombres et lumières.
Après ces différentes étapes, il est temps d'apprendre à dessiner d'après modèle vivant, le "Nu masculin".
Jean-Baptiste ISABEY (1767-1855) Français
Pour les peintres de l'Académie, seules les esquisses et ébauches seront acceptées en extérieur.
La Nature représente la beauté et imiter les oeuvres antiques était considéré comme l'excellence de l'art.
Tout l'univers artistique français du XIXe siècle tournait autour de l'Académie.
Pourquoi appelle-t-on l'Art Académique "Art pompier" ?
Plusieurs explications du terme "pompier" : Allusion aux casques brillants de certains personnages de ces peintures qui rappelaient les pompiers de l'épque.
-Peinture "pompeuse" par ses sujets et les couleurs utilisées.
-Peintures trop lisses, trop soignées avec une accumulation de détails dans un faux style classique.
Néanmoins, le style "pompieriste" bénéficiera de tous les honneurs durant la plus grande partie du XIXe siècle.
Deux peintres académiques, membres et professeurs de l'Académie des Beaux-Arts dits "pompiers" :
Alexandre CABANEL (1823-1889) Français
"La naissance de Vénus"
Emile Zola combat la peinture académique "Pompier" et défend les oeuvres de MANET.
Son commentaire devant le tableau de Cabanel :
"La déesse noyée dans un fleuve de lait, a l'air d'une délicieuse lorette, non pas en chair et en os, ce serait indécent, mais en une sorte de pâte d'amande blanche et rose.
Prenez une vénus antique, un corps de femme quelconque dessiné d'après les règles sacrées et légèrement avec une houppe, maquillez ce corps de fard et de poudre de riz, vous aurez une idée de monsieur Cabanel"...
William BOUGUEREAU (1825-1905) Autoportrait
"L'enlèvement de Psyché"
"La naissance de Vénus"
Ce portrait de William BOUGUEREAU est d'une grande beauté :
Voilà pourquoi on trouve dans les musées, toutes ces peintures magnifiques et des nus si bien peints.
La peinture académique avec ses règles strictes a produit nombre de peintres et d'oeuvres de grande qualité.
Les peintres ci-dessus entre autres, étaient des virtuoses de la composition, du dessin et de la couleur.
Les Impressionnistes s'inscrivent en opposition à la peinture académique et les peintres académiques refusent le style Impressionniste dont le dessin semble absent et la touche de peinture grossière.
Mais le monde change, s'industrialise et les Impressionnistes vont apporter leur vision de la peinture.
Pour eux, ce sont d'abord la lumière, la couleur et le mouvement qui vont faire une peinture.
Ils veulent sortir du carcan académique qui limitte leur liberté de création.
L'année 1897 entérine la défaite de l'Académisme".
Edouard Manet, Edgar Degas, Camille Pissaro, Claude Monet, Auguste Renoir, Sisley et Paul Cézanne font leur entrée dans une institution officielle : Le Musée du Luxembourg.
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