Mon atelier de peintre

Mon atelier de peintre

FAIRE UN CROQUIS OU UNE ESQUISSE

 

Un croquis est pris sur le vif, une esquisse ou une ébauche, sont une étape préparatoire à une oeuvre à peindre.

 

Au Moyen Âge, le dessin n'est pas considéré comme un moyen d'expression de l'artiste car il est subordonné aux doctrines de l'Eglise.

Il sert à illustrer les manuscrits ou à indiquer les lignes principales des figures pour les fresques.

Le dessin disparaitra sous les couches de peinture.

Il est fait avec une plume ou une pointe d'argent.

Argent jamais utilisé pur mais allié avec du cuivre, technique utilisée depuis l'Antiquité.

Le parchemin était enduit d'une substance de colle et de poudre d'os, qui formait une couche abrasive.

La pointe d'argent laissait une empreinte qui brunissait avec le temps et l'oxydation.

 

 

 

Dessin de Dürer à la pointe d'argent :

 

 

 

L'utilisation du papier au XIVe siècle va permettre l'augmentation des esquisses préparatoires et des études de détail. Des feuilles de papier plus maniables, moins chères que le parchemin.

 

Il faut attendre la Renaissance vers le milieu du XVe siècle pour que le dessin apparaisse comme une forme directe d'expression de l'artiste.

 

En 1563, Vasari (1511-1574), fonde la première Académie de dessin à Florence.

 

 

 

Quatre types de dessins sont reconnus :

 

-Le dessin copie (sert à former les apprentis)

-Le dessin répertoire (en vue de composer une scène)

-Le dessin préparatoire (à des oeuvres peintes ou sculptées)

-Le dessin scientifique (planches anatomiques, traités d'architecture, traités botaniques)

 

Ces dessins sont faits à la pierre noire, à la plume ou à la sanguine.

Ils sont soulignés de hachures, d'estompe, de lavis brun ou sépia, de rehauts de craie.

 

LA PIERRE NOIRE : est un schiste comme l'ardoise, utilisée comme un crayon. Utile pour le dessin anatomique. Elle sera remplacée par le fusain et la mine de plomb.

 

 

 

On trouve de la pierre noire, sous forme de crayon de la marque Conté, qui la propose du H au 2B.

 

 

 

Kremer pigments, de marque allemande, propose de la véritable pierre noire brute de Bretagne, vendue au gramme.

 

 

LA MINE DE PLOMB : Inventée par le chimiste Nicolas Jacques Conté. C'est un mélange d'argile et de graphite, qui laisse une trace brillante sur le papier. Une grande précision du trait qui a séduit de nombreux artistes.

 

 

 

 

LA SANGUINE "TROIS CRAYONS" : Pierre d'oxyde ferrique appelée hématie en raison de l'analogie de sa couleur avec le sang. (beaucoup utilisée au Moyen Âge)

Souvent mêlée à la pierre noire et à la craie blanche. Elle rend la sensualité des chairs, privilégiée pour les études anatomiques et les portraits.

 

 

 

"Vieil homme et jeune homme" Léonard de Vinci

 

 

 

LE FUSAIN : Est un charbon de bois de fusain, de saule, de noyer, de prunier. Il est facile à effacer, permet les corrections. Mais volatil, on va chercher à le fixer.

A Venise, on trempe le fusain dans l'huile avant de l'utiliser, puis la feuille est vaporisée avec une solution d'eau et de gomme arabique.

Le fusain par les puissants effets de contrastes, devient l'un des matériaux privilégiés.

 

 

 

"Portrait de Pirckheimer" dessin au fusain d'Albrecht Dürer.

 

 

 

Au XVIIe et XVIIIe siècles, l'augmentation des commandes, l'usage de fixatif et la découverte du graphite favorisent l'essor du dessin.

 

Victor Hugo expérimente de nouveaux médiums : encre mélangée au café noir, charbon, suie de cheminée. Il peint avec un bout d'allumette ou avec une plume.

 

 

 

LE CROQUIS :

 

La pratique du croquis correspondrait à des gammes pour un musicien...

En faire souvent, pour attraper une précision du geste et une justesse du dessin (croquis sur modèle vivant ou animaux).

 

"Muse" croquis de Raphaël Sanzio

 

 

 

Croquis des danseuses de Degas

 

 

 

 

 

 

 

L'ESQUISSE :

 

Premier jet avant de faire l'oeuvre.

 

"Psyché endormie" sanguine, rehauts de blanc Ludovico Cardi dit "Il Cigoli" (1559-1613)

 

 

 

"Croquis de Saskia" épouse de Rembrandt, lavis brun pour le rideau et touches de gouache blanche pour la coiffe 1635

 

 

Plus on fait de croquis plus le geste devient précis pour saisir l'essentiel d'une pose, d'un mouvement.

 

Mon expérience dans ce domaine :

 

Prendre un petit morceau de bois de l'épaisseur d'un crayon (ou comme V. Hugo, une allumette) le tailler en pointe, le tremper dans une encre de couleur et saisir très rapidement le mouvement, puis l'aquareller par endroit.

Cela donne une liberté dans le dessin, très intéressante et parfois un dessin plus juste dans le mouvement que lorsqu'on s'applique.

J'ai fait ce croquis au Maroc, d'abord avec mon petit bout de bois trempé dans une encre sépia, pour les grandes lignes puis aquarelle par endroits.

 

 

 

Je conseille aussi de tremper son pinceau dans une tasse de thé (ou de café), la couleur au "thé" passée sur un croquis est là aussi pleine de surprises...Lavis monochrome au thé !

 

Donc pour conclure : croquis, croquis, croquis...de tout et tout le temps.



03/01/2013
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